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Saint-Robert


Vocable :Saint-Robert
Epoque :12e siècle

Historique : Le village, jadis nommé Murel, doit son nom au fondateur de la Chaise-Dieu, Robert de Turlande, dont la maison établit là un prieuré au début du XIIe siècle. D’abord dédié à la sainte Vierge, le monastère passa sous le patronage de saint Robert après sa canonisation. On ne sait combien de moines priaient ici, mais l’établissement devait avoir quelque importance, car il relevait directement de l’abbaye-mère, et non du Port-Dieu, sa principale maison en Limousin. L’église fut construite selon un plan ambitieux, faisant tourner les pèlerins autour du chœur dans un déambulatoire, comme à Beaulieu. Elle ne nous est pas parvenue intacte, loin de là. La position stratégique de Saint-Robert la livra aux aléas des batailles, et elle fut même fortifiée, comme en témoigne encore la tour carrée dans laquelle s’enchâsse une chapelle absidiale.
Plusieurs faits d’armes ont été consignés par l’histoire. Prise par les huguenots, la ville murée fut délivrée par les armées catholiques de Mayenne en 1586. Une garnison du prince de Condé s’en échappa en 1653, poursuivie par les hommes de Pompadour fidèles au roi. Guerres de religion et Fronde endommagèrent gravement l’église, dont la nef fut complètement détruite, et le croisillon sud en partie ruiné. Le vaisseau ne fut pas refait, mais des réparations aux XVIIIe et XIXe siècles permirent de sauvegarder le chœur et le transept.

Descriptif : Chœur et transept nous sont donc seulement parvenus, ce qui donne une allure ramassée à l’édifice. Un clocher octogonal s’élève sur la croisée du transept, flanqué d’une tour d’escalier, également octogonale. Seul le premier étage du clocher, aux colonnes d’applique devant jadis soutenir une arcature, est d’époque romane. Le second étage est une réfection, tout comme une bonne partie des parements extérieurs du chevet et des absidioles.
L’intérieur connut moins de bouleversements. Il s’ordonne selon un plan rare en Bas-Limousin, puisqu’on ne le retrouve qu’à Beaulieu : transept dépassant aux bras dotés d’absidioles, chœur à déambulatoire sur lequel s’ouvrent trois chapelles rayonnantes. De cela on conclut aisément que la nef était pourvue de collatéraux, qui se prolongeaient jusqu’à la galerie du déambulatoire.
Entre nef et chœur, le transept est formé de cinq travées, trois dans le prolongement de la nef auxquelles s’ajoutent les bras saillants. Le carré du transept, couvert d’une coupole octogonale sur pendentifs, est d’une belle élévation. Des murs diaphragmes ajourés d’une arcade en plein cintre le séparent des croisillons. Ceux-ci sont eux-mêmes voûtés en berceau, mais le couvrement n’est pas d’origine. Ils donnent, à leurs extrémités, sur des chapelles orientées, de plan semi-circulaire, ménagées sous une ouverture en plein cintre.
Revenant vers le chœur par le carré du transept, nous pénétrons dans le sanctuaire en passant sous un arc doubleau analogue à celui qui séparait nef et transept, à moitié noyé dans la maçonnerie. Des colonnes engagées reçoivent l’arc, et portent des chapiteaux sculptés. Le chœur est délimité par la galerie d’arcatures donnant sur le déambulatoire. Six colonnes sont disposées en hémicycle, les deux premières, de section plus forte, étant destinées à recevoir un arc doubleau. Les arcades, au cintre légèrement brisé et surhaussées, retombent sur les colonnes par l’intermédiaire de chapiteaux sculptés. Au-dessus, deux étages de baies signalent l’existence d’une,1973,p.119-133) tribune disposée sur le bas-côté tournant, et voûtée en demi-berceau. Le déambulatoire est quant à lui couvert de voûtes d’arêtes. Contre les murs de l’abside, également semi-circulaire, une arcature en plein cintre repose sur des demi-colonnes à chapiteaux sculptés ; les arcades donnent alternativement sur les chapelles absidiales et sur la paroi évidée d’une baie à mouluration limousine. De semblables ouvertures sont pratiquées dans les chapelles en hémicycle.

Sculpture : Le décor sculpté développe quelques thèmes intéressants, qu’on retrouve à l’identique dans d’autres église corréziennes (Chameyrat, Noailles, Concèze, Lagleygeolle dépendant aussi de la Chaise-Dieu), voire même dans le Périgord tout proche (Tourtoirac). Les chapiteaux de l’arcature de l’abside nous présentent successivement, en empruntant le déambulatoire par la gauche :
- quatre lions qui s’entredévorent deux à deux,
- un décor végétal,
- un homme accroupi encadré par deux lions qu’il tient par les mâchoires ; le même chapiteau est représenté deux fois de suite, encadrant la chapelle axiale ; un autre encore, identique, est déposé dans le croisillon nord,
- un décor végétal,
- deux personnages portant l’habit monastique s’agrippant mutuellement par la barbe.
Les chapiteaux du rond-point terminant le chœur sont tous sculptés d’un décor végétal de palmettes et de tiges entrelacées. Sur l’un d’entre eux, mutilé, les tiges étaient crachées par des masques léonins disposés aux angles supérieurs de la corbeille.
Les chapiteaux du carré du transept, enfin, reçoivent un décor sculpté. La fermeture du mur à l’ouest nous prive des chapiteaux donnant sur la nef. Côté chœur, nous trouvons :
- deux masques de lions aux angles de la corbeille engoulant la tête d’un personnage accroupi,
- deux personnages aux angles tenant les tiges d’un feuillage en Y.
La statuaire n'est pas sans intérêt, avec notamment son crucifix en bois peint que la légende dit rapporté de la bataille de Lépante en 1571. Un saint Jean Baptiste et un saint Antoine sculptés dans la pierre en ronde-bosse pourraient être plus anciens.

Sources : -Poulbrière, Dictionnaire des paroisses du diocèse de Tulle (T.3,p.274-281)
-Maury, Limousin roman
-A. Rousseau, Saint-Robert en Limousin (Revue Zodiaque,1985)
-M.M. Macary, Saint-Robert, son église, son village (Bulletin de Brive,T.95,1973,p.119-133)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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