Découverte

Intro

Caractère régional

Décor sculpté

Abbayes et prieurés

Beaulieu :le portail

 

Etudes

Clochers

Roman et gothique

Portails

 

Inventaire

Toutes les églises

Carte des églises

 

Enigmes

Bizarreries romanes

 

Accueil

Liens

Laisser un message

 

Arnac


Vocable :Saint-Martial, Saint-Pardoux, Trinité
Epoque :12e-13e siècles

Historique :Un monastère fut fondé là au début du XIe siècle, par Gui "le Noir" de Lastours et son épouse Engalcie de Malemort. Ayant récupéré les reliques de saint Pardoux qu'avait dérobées pour eux un moine de Sarlat, ils font consacrer la nouvelle église par l'évêque Jourdain de Laron en 1028 : c'est en tout cas ce que nous apprend la Chronique de Vigeois, rédigée à la fin du XIIe siècle par le prieur Geoffroy. Une seconde consécration a lieu au début du XIIe siècle, indice d'une reconstruction de l'édifice. Le monastère est soumis à la grand abbaye limougeaude de Saint-Martial, et compte quatorze moines en 1229. Toute vie monastique disparaît au XVIIIe siècle, lorsque la prévôté d'Arnac est unie à la maison-mère.
D'importantes restaurations eurent lieu à la fin du XIXe siècle, où l'on refit les voûtes de la partie occidentale de la nef. Le choeur avait déjà été surhaussé, et voûté d'ogives, à la fin du XVe siècle, sous le priorat de Geoffroy de Pompadour.

Descriptif :L'édifice, assez important pour la région, laisse deviner plusieurs grandes campagnes de construction. La nef présente des volumes importants, sur quatre travées éclairées par de larges fenêtres ébrasées. Ses travées sont séparés par de forts pilastres, qui portent des colonnes à chapiteaux sculptées. Sur les murs goutterots, des grands arcs de décharge ont pour fonction de soulager les murs de la poussée latérale des voûtes. Ce ne fut pas suffisant cependant, semble-t-il, puisque la voûte romane s'est effondrée, et qu'on la remplacée par une voûte d'ogives, plus légère, au XIIIe siècle. Pilastres et arcs de décharge ne sont pas des éléments originels de la nef, qui fut d'abord couverte d'une simple charpente. Ils ne furent élevés que lorsqu'on décida de voûter le choeur et la nef.
Le chevet et le transept adoptent un plan original: sur le pourtour de l'abside s'ouvrent trois chapelles accolées dessinant un trèfle, qui joignent à l'extérieur les chapelles d'un transept peu débordant. Les absidioles et les chapelles orientées du transept sont garnies d'arcatures, leurs fenêtres encadrées par des colonnettes portant un boudin; fenêtres pas tout à fait "limousines", puique les chapiteaux reçoivent ici d'épais tailloirs chanfreinés. Aucun décor sculpté en revanche du côté chevet : suivant un parti unique en Bas-Limouin, les parois circulaires des chapelles sont recouvertes d'arcades retombant sur des pilastres, sur le modèle des bandes lombardes.
La construction de l'édifice s'acheva par la façade occidentale, considérée par Cl. Andrault-Schmitt comme la première façade gothique du Limousin : à la charnière de deux "époques" stylistiques, elle conserve encore certains caractères du style roman. Son portail a quatre voussures logent des tores et des colonnettes, séparés par des chapiteaux sculptés surmontés de tailloirs. Parti qu'on retrouve à l'entrée de nombreuses églises romanes, mais qui tend ici vers le modèle gothique, où les chapiteaux forment frise. Au-dessus du portail, une curieuse archivolte qui se poursuit de chaque côté pour former deux arcades aveugles. Un second niveau de la façade est consacré aux patrons de l'église. Trois niches au cintre trilobé sont garnies de boudins et de colonnettes, à la manière de baies limousines. Elles abritent chacune un personnage de pierre sculpté en ronde-bosse : saint Martial et saint Pardoux encadrent une Vierge à l'Enfant, formant ainsi un ensemble sculpté unique en son genre, daté du XIIIe siècle.

Sculpture :Le décor sculpté peut être divisé en trois zones, relatives aux étapes du chantier.
Absidioles et chapelles orientées du transept : les chapiteaux des arcatures sont le plus souvent nus; certains reçoivent cependant un décor sculpté, tout comme les petits chapiteaux des fenêtres.
Chapelle du croisillon nord: personnage écartant les rameaux d'un feuillage; personnages se tenant mutuellement par la barbe; bête suçant ou crachant la tige d'un feuillage (fenêtre)
Chapelle du croisillon sud: aigle aux ailes déployées (fenêtre)
Chapelle axiale de l'abside :personnages qui s'agrippent par les cheveux et se donnent un "coup de savate"(arcature); les chapiteaux des baies vont par deux : bêtes ailées s'entredévorant; bêtes crachant le tige d'un feuillage; palmettes
Chapelle nord de l'abside: bêtes ailées affrontées, ne formant qu'une tête à l'angle; béliers affrontés; lion dévorant un quadrupède.
Chapiteaux de la nef: ceux-ci sont de grande qualité, malheureusement peu visibles du fait de l'élévation de la nef. En partant de l'entrée de l'église, et en faisant le tour de l'édifice en commençant par suivre le mur nord (à gauche), nous voyons:
1- un personnage entre deux lions, qu'il tient en laisse
2- L'appel de Zachée (Lc,19, 1-10)
3- scène historiée, où un personnage portant un bâton semble ressusciter un homme allongé dans son tombeau; d'un signe de la main il lui indique de se lever (Saint Martial ressuscitant Austriclinien?)
4- homme nu entre deux lions, qui cette fois-ci sont en position de dominateurs
5-Saint Pierre et un autre saint portant la crosse (saint Martial, premier évêque du Limousin?), tous deux dans des mandorles
6-un troisième fois, un personnage encadré par deux lions qui s'entrecroisent devant lui sans le toucher; l'homme est en position d'orant, il pourrait s'agir de Daniel dans la fosse aux lions
7- Annonciation, le chapiteau porte une inscription : S[PIRITUS SANCTUS] SUP[ER] VENIET IN TE ("L'Esprit Saint surviendra en vous")
8-décor végétal, de boules (ou de pommes?) accrochées à un réseau de tiges recourbées
Chapiteaux du portail : décor végétal; personnage sortant de la gueule d'un mostre; bête crachant la tige d'un feuillage; personnage nu, joufflu et aux grandes oreilles, en position accroupie

Sources :-Poulbrière, Dictionnaire des paroisses du Bas-Limousin (T.1, p.60-69)
-A. de Laborderie, L'église d'Arnac-Pompadour (Bull. Brive, T.51, 1929, p.129-145)
-Maury, Limousin roman (Zodiaque)
-Cl. Andrault-Schmitt, Limousin gothique (Picard)
-E. Proust, La sculpture romane du Bas-Limousin (Picard, 2004 - Notice p.219-225)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contact

 

Haut de page