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Laguenne


Vocable :Saint-Calmine
Epoque :Roman archaïque, nef refaite et chapelles ajoutées au début du XVI

Historique :Le lieu fut fréquenté, au VIIe siècle, par saint Calmine, fondateur des monastères de Saint-Chaffre en Velay, de Mozac en Auvergne et de Tulle tout proche. L’an 1172, les reliques du saint furent ramenées de Mozac jusqu’à l’église de Laguenne et déposées dans la crypte, laquelle est aujourd’hui disparue. La première mention connue de l’église est de 930, lorsqu’Adémar des Echelles la rendit à l’abbaye de saint Martin de Tulle. L’abbé nommait à la cure, jusqu’à ce que l’abbaye soit érigée en cathédrale. Dès lors, c’est l’évêque qui est dit prévôt de Laguenne. La dîme était reçue sous forme de vin, vendu à Tulle. Un privilège y réservait la vente du vin au détail à l’évêque, pour peu que la boisson fût jugée « marchande » par quatre personnes élues par la ville. Nous connaissons le nom du fondateur de l’église romane, grâce à une pierre tombale qui a été conservée et encastrée dans le mur ouest de l’entrée. L’inscription vante les mérites d’un certain Etienne (Stephanus), qui non content de faire œuvre charitable auprès des pauvres et des infirmes, se distingua par la construction de l’édifice. Renseignement lapidaire, mais précieux, car les sources sont rares pour les fondations d’églises. L’aspect actuel de la nôtre doit aux réfections du début du XVIe siècle, qui ajouta chapelles latérales et retoucha la nef. Une habitation, au-dessus du porche d’entrée, servit de presbytère, avant que les Pénitents blancs vinssent s’y réfugier, au sortir de la Révolution.

Descriptif :L’église de Laguenne se distingue par maints traits des autres édifice corréziens. Le parti adopté pour la nef et la facture des chapiteaux témoignent d’une forme d’archaïsme qui peut laisser supposer une grande ancienneté de l’édifice. Il pourrait s’agir également d’une équipe de constructeurs étrangers à la région, qui auraient apporté leur « manière », se remarquant notamment par l'emploi d'arcs outrepassés. Ce qui est sûr, c’est que l’entreprise n’a pas eu de suite : Saint-Martin de Laguenne est l’unique représentant de cette famille.
Un porche profond protège l’entrée de l’église, ouvert de trois arcades sur l’occident, d’une seule sur chaque côté. On entre dans une large nef, qui présente une belle élévation sous charpente. Les rénovations successives ont ôté tout caractère roman au vaisseau, constitué d’un grand espace barlong, éclairé de chaque côté par trois fenêtres en plein cintre. Des chapelles du dernier gothique on été ajoutées en avant de la croisée, avec des voûtes d’ogives à liernes. La nef possédait-elle des collatéraux ? Deux colonnes au fond de la nef en laissent supposer l’existence ; au-dessus des tailloirs des chapiteaux devaient s’élancer les arcs séparant la nef de ses bas-côtés. Il y a tout lieu de penser, en revanche, que le vaisseau ne fut jamais voûté. Une nette séparation est établie entre la nef et le chœur, par un mur-diaphragme dans lequel sont ménagées trois ouvertures : une grande, au centre, par un arc plein-cintre retombant sur des colonnes à chapiteaux sculptés ; deux petites, sur les côtés, permettant le passage des probables collatéraux vers le chœur. Ce parti se retrouve par exemple, très semblable, à Meusnes dans le Loir-et-Cher, avec là une nef unique charpentée. Si notre hypothèse est bonne, il faut se figurer ainsi la nef d’origine : une grande allée centrale, séparée d’étroits collatéraux par une paroi ajourée d’arcades, le sommet de celles-ci à mi-hauteur ; la paroi se prolonge jusqu’à la charpente, et est encore ajourée de baies permettant l’éclairage, au même niveau que les fenêtres des murs gouttereaux. Ainsi, les piliers auxquels sont adossés les colonnes du départ de l’arcature, et qui forment comme des contreforts intérieurs à la croisée du transept, sont en réalité le début des parois séparant nef et collatéraux.
Le parti architectural de la nef n’est pas le seul élément qui distingue l’église de ses voisines corréziennes. La croisée du transept, sur laquelle s’élève un clocher carré, est voûtée d’une coupole sur pendentifs. Mais ce sont les arcades, par leur forme légèrement outrepassée, qui ont quelque chose de singulier.
Les bras du transept sont plafonnés, et donnent naissance à deux chapelles orientées, voûtées en cul-de-four, de même largeur que les croisillons. Un arc, là encore outrepassé, en marque l’entrée, et loge un boudin qui retombe sur des colonnes à chapiteaux sculptés. Une baie axiale donne du jour, encadrée de même d’un boudin et de colonnettes, et de chapiteaux qui, une fois n’est pas coutume en Limousin, sont surmontés de tailloirs (au plan non parallèle à celui de l’entablement du chapiteau). Ceci valant pour la chapelle nord, celle du midi ayant subi des réfections la dotant d’une fenêtre lancéolée.
Finissons, pour l’intérieur, par le chœur et l’abside, qui se succèdent sous une voûte, d’abord en berceau et s’arrondissant en cul-de-four. Trois baies donnent un peu de jour, et laissent deviner un décor sculpté sur les chapiteaux les encadrant. Des peintures, hélas très abîmées, décorent les parois. On reconnaît néanmoins saint Martin qui partage son manteau.
Nous n’en dirons pas davantage de l’extérieur, qui ne présente pas de caractère notable.

Sculpture :La sculpture, comme beaucoup d’éléments de l’édifice, a un caractère archaïque. Elle prend place sur de gros chapiteaux, surmontés de tailloirs imposants. Pour l’essentiel, c’est une sculpture en faible relief, qui emprunte au registre géométrique et végétal : on y voit des rinceaux, des palmettes, des damiers, des feuilles stylisées disposées en registres successifs, etc. Sur un chapiteau de la croisée, de petites têtes humaines apparaissent aux angles supérieurs, au-dessus d’un décor végétal. Les petits chapiteaux des baies sont sculptés plus finement, mais font voir les mêmes choses. Des atlantes surmontent un feuillage sur une corbeille de l’abside.

Sources :-Poulbrière, Dictionnaire des paroisses du diocèse de Tulle (T.II, p.27-39)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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