Lubersac
Vocable : Saint Etienne
Epoque : Deux chantiers romans : la nef (2 travées orientales) est d'un style plus archaïque que le transept
Historique : Lubersac était dès le XIe siècle le siège d'un archiprêtré, englobant 48 paroisses réparties sur le territoire de l'Yssandonnais en Bas-Limousin, mordant sur le Haut-Limousin et le Périgord. Il reste dans le bourg une maison des archiprêtres aux belles fenêtres Renaissance. L'église archipresbytérale fut d'abord un prieuré clunisien, titré des saints Gervais et Protais. Une charte datée de 1093 rapporte qu'Hugues de Lubersac dote l'église de tous ses biens, avant d'en faire don aux moines de Cluny. Le monastère change de titulaire dans la seconde moitié du XIIe siècle, et on lui connaît plus dès lors que saint Etienne pour patron. C'est de cette époque que pourrait dater la reconstruction du choeur et du transept, précédant la nouvelle consécration de l'église. On trouve, en effet, au chevet, plusieurs chapiteaux relatant des épisodes de la vie du protomartyr.
Descriptif : Les deux travées orientales de la nef constituent la partie la plus ancienne de l'église. Le vaisseau, d'une faible élévation, est voûté en berceau brisé, et flanqué de collatéraux couverts d'un demi-berceau. Arcs séparatifs à double rouleau, retombant sur des pilastres ; imposte décorée d'un cartouche, parfois gravé d'un motif de dents de scie. L'arc débouchant sur la croisée du transept est est reçu par des colonnes à gros chapiteaux, sculptés en faible relief.
La partie terminale de l'église (transept, choeur et absides parallèles) marque une nette évolution. Les volumes et l'élévation sont plus importants, le décor sculpté abondant et d'une grande finesse d'exécution. Le transept, deux fois large que la nef, a reçu des voûtes gothiques. Ses bras logent des chapelles orientées, à demi-ruinées et restaurées à la fin du XVIIIe siècle. L'arcature qui revêtait leurs parois, à l'intérieur comme à l'extérieur, nous est parvenue mutilée. L'abside principale, dans le prolongement de la nef, est construite sur le même plan pentagonal, et a conservé l'intégralité de son arcature. Elle est précédée par une travée formant le choeur, dont les murs sont soulagés là encore par une suite d'arcs de décharge.
A noter, parmi les peintures murales qui ont été récemment dégagées, une représentation de saint Léonard libérant un prisonnier, datant du XIIIe siècle.
Sculpture : Le décor est abondant dans le choeur et les chapelles orientées, sur les chapiteaux des arcs doubleaux ou des arcatures murales. Chapiteaux historiés, principalement consacrés au cycle de la vie du Christ
Chapelle du croisillon nord :
1- Jésus parmi les docteurs
2- Jésus au temple
3- Saint Pierre et saint Paul
4- Chevauchée des mages
Choeur et abside :
5- Descente de croix
6- ?
7- Présentation au Temple
8- Chasse aux oiseaux (thème profane)
9- Annonciation
10- Deux saints martyrs, couronnés et portant la palme
11- Palmettes
12- Fuite en Egypte
13- Palmettes
14- Crucifixion
Chapelle du croisillon sud :
15- Nativité
16- Annonce aux bergers
Chevet :
17- Découverte du corps de saint Etienne
18- Translation du corps de saint Etienne
19- Martyre de saint Etienne, ou pèlerins attaqués par un bandit de grand chemin
20- Palmettes
Deux chapiteaux sont déposés dans le croisillon nord : mutilés, mais sur l'un se reconnaît saint Pierre-aux-liens, enchaîné sous la surveillance de gardes armés, et délivré par un ange.
Dans la nef, un chapiteau est sculpté en faible relief, d'une manière archaïque : un homme armé d'un bâton s'apprête à frapper une bête (?), tandis qu'un personnage accroupi lève les mains sur une autre face de la corbeille.
Portail, intrados de l'arc d'entrée polylobé : aigles disposés tête-bêche, têtes de lions accolées, acrobates, animal avalant la tête d'un homme nu.
Sources :
-Poulbrière, Dictionnaire des paroisses du diocès de Tulle (T.3, p.124-141)
-Maury, Limousin roman
-Dom Berland, Réflexions sur l'église de Lubersac (Bull. Tulle, T.88, 1985, p.36-45)
-Gaudeix-Laborderie, Notice historique sur l'église de Lubersac et son archiprêtré (Bull. Brive, T.10, 1888, p.573-584)
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