Palisse
Vocable :Saint Martial
Epoque :romane
Historique :Selon le chanoine Poulbrière, Palisse relevait du doyen du
chapitre cathédral de Limoges, qui, en tant que curé
primitif de l'endroit, en nommait les vicaires perpétuels
ou curés effectifs, et y possédait un domaine avec
bâtiments.
Descriptif :L'église est modeste, mais présente une particularité
peut-être unique en Limousin : son clocher, modeste
mur percé de deux ouïes, est en effet séparé du reste de
l'église, placé perpendiculairement à l'entrée occidentale.
Nous ne connaissons évidemment pas la raison de cette
bizarrerie. L'entrée se fait sous un porche, au fond
duquel s'ouvre un portail typiquement limousin : 1e
les voussures sont moulurées de tores, qui retombent sur
des chapiteaux sculptés sans tailloirs; 2e l'intrados de
l'arc d'entrée est polylobé. Voici deux traits qu'on
retrouve fréquemment dans la région.
Plus rares, mais très intéressantes, sont les
pentures de la porte d'entrée: les ferrures forment
d'élégants motifs, terminés en fleurs de lys, et dont les
extrémités sont occupées par des pommes de pin et des têtes
cornues.
L'intérieur est plus banal, et a souffert des avanies du
temps. La nef de deux travées a perdu sa voûte de
pierre, même si elle a conservé ses colonnes engagées à
chapiteaux nus. A droite, dans la deuxième travée, une
petite porte romane donnant jadis sur le cimetière, sans
doute.Un choeur-abside a fond plat clôt l'édifice,
sans caractère remarquable.
Il ne faut pas sortir cependant sans avoir jeté un coup
d'oeil à la cuve baptismale romane, qui présente un
décor fruste mais vigoureux. Un bassin hémisphérique est
contenue dans une cuve octogonale, le tout posé sur un pied
cylindrique. Sept des huit pans de la cuve sont ornés d'un
décor sculpté, pas toujours compréhensible : une croix, un
cercle inscrit dans un carré, un tonneau?, une arcade (le
bas est mutilé), des raisins?, et deux personnages qui
semblent être la Vierge et le Christ.
Il subsiste, à l'extérieur, sous le toit, quelques morceaux
de corniche soutenus par de beaux modillons: surtout deux,
au sud, qui sont des gueules de monstres enfournant qui un
os?, qui un homme.
Sculpture :Concentrée au portail, pour ce qui est des
chapiteaux. Pêle-mêle, un masque mordant la tige d'un
feuillage (thème récurrent), un aigle ou quelque chose
d'approchant, un personnage appuyé sur des béquilles, un
autre écartant les rameaux d'un feuillage, des motifs
végétaux, et un dernier plus original où l'on croit deviner
un ivrogne, verre en main, bouche grand ouverte, et se
grattant le menton.
Sources :Poulbrière, Dictionnaire des paroisses du diocèse de Tulle (T.2, p.376-378)
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