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Segonzac


Vocable :Sainte-Madeleine
Epoque :Deux chantiers romans

Historique :Aux confins du Limousin et du Périgord, la paroisse de Segonzac était à l’époque féodale un fief des Lastours, qui sont connus comme bienfaiteurs de l’Eglise dans la région. Géraud et son frère Gouffiers de Lastours contribuèrent ainsi à la fondation de l’abbaye de Dalon, en 1114, en cédant leurs droits sur la forêt qu’ils possédaient dans la paroisse de Segonzac, et dans laquelle Géraud de Salles installa son monastère. Presque un siècle plus tôt, Guy « le Noir » de Lastours, ancêtre des deux donateurs, fondait avec son épouse Engalcie de Malemort le monastère Saint-Pardoux d’Arnac. Pour accroître le bénéfice des moines, il leur donna l’église de Segonzac, et nomma Chargerius, premier desservant connu, à sa cure.
La durée de cette dépendance n’est pas connue, mais on trouve l’évêque nommant à la cure à partir du XVIe siècle, et se partageant les dîmes avec l’abbé de Dalon. Une litre funèbre, sur les murs de la nef, atteste la seigneurie des Noailles, ducs d’Ayen, au XVIIIe siècle.

Descriptif :L’aspect de l’édifice laisse deviner deux chantiers distincts pour la seule période romane, le sanctuaire, formé de trois absides parallèles à fond plat, se détachant nettement par son caractère archaïque du reste de l’église.
On entre à l’ouest, par un portail formé de deux voussures logeant des tores et des colonnettes (chapiteaux nus ou mutilés). Le portail est lui-même logé sous une arcade centrale, encadrée par deux arcades latérales plus étroites et aveugles, qui retombent sur des piédroits formant contreforts. Ce type de façade, courant dans la région saintongeaise, est en revanche fort rare dans notre région.
Le portail ne donne pas directement dans la nef, mais dans une travée, voûtée en berceau brisé, qui forme narthex. On y a élevé, en 1905, un clocher terminé en campanile, sur l’emplacement probable de l’ancien clocher. La nef est aujourd’hui sans caractère, mais ses murs doivent dater de l’époque romane. C’est ce que suggèrent les contreforts extérieurs, ainsi que le témoignage de Poulbrière qui y a vu en son temps les vestiges d’une voûte en berceau. Peut-être le vaisseau était-il même à l’origine pourvu de collatéraux, répondant aux trois arcades de la façade et aux trois absides. Deux étroites chapelles latérales flanquent la nef en sa partie orientale, terminée par un mur.
C’est dans celui-ci que s’ouvrent les trois absides parallèles. Les arcs d’entrée retombent sur des piédroits par l’intermédiaire d’impostes ou sur des colonnes à chapiteaux sculptés. L’abside axiale est plus large, plus longue et s’élève davantage que les absidioles, courtes et basses. Les parois latérales sont pourvues d’une arcature double, qui repose sur de courtes colonnes à chapiteaux nus ou sculptés en faible relief. Un évidement de la paroi, sous la première arcade, permet le passage d’une abside à l’autre. La construction présente des signes d’archaïsme, qui pourraient aussi être dus à des réfections peu soignées. Ainsi, l’arcature des absidioles est formée de deux arcs d’inégale portée, le second étant plus court. Les colonnes reposent parfois sur de simples troncs de pyramide, mais les bases sont en d’autres endroits moulurées d’un scotie entre deux tores. Aussi est-il difficile de trancher entre le manque de moyens et le manque de savoir-faire pour expliquer certaines bizarreries de l’édifice. Les absides sont toutes voûtées en berceau. On a peint, sur la voûte de l’abside principale, une fresque de style néo-byzantin représentant la Sainte Trinité et les saints patrons de la paroisse, saint Médard, saint Madeleine et saint Laurent (œuvre de Nicolas Katkov, vers 1920).

Sculpture :La sculpture, présente en deux endroits de l’édifice, porte la marque de styles très différents. Certains chapiteaux, dans l’abside, sont sculptés, et se distinguent en deux groupes. L’un d’eux se caractérise par des corbeilles aux arêtes marquées, ou chaque face est individualisée ; un décor géométrique ou végétal, formé d’entrelacs, y est sculpté en faible relief. Il s’agit là d’un décor très fruste, qui concorde avec le style architectural peu avancé des absides. D’autres corbeilles s’inspirent du modèle corinthien, et sont d’un autre ciseau.
La façade occidentale abrite également un décor sculpté. Si les chapiteaux sont illisibles, les modillons qui soutiennent la corniche sont en revanche bien conservés. On peut y admirer une sculpture pittoresque et de bonne facture : par exemple, un homme qui tranche son pain, deux loutres ( ?) entortillées, des personnages avalés par des monstres.

Sources :Poulbrière, Dictionnaire des paroisses du diocès de Tulle (T.II, p.471-475)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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