Aubazine
Etienne d'Obazine
La naissance du monastère cistercien d’Aubazine (jadis Obazine) est due à l’activité d’Etienne, saint homme, infatigable propagateur de la foi chrétienne et de la vie cénobitique. Nous avons la chance de posséder un Vie du saint, composée par un moine d’Obazine à peu de distance de sa mort . Etienne est né à Vieljo, paroisse de Bassignac-le-Haut (Corrèze), vers la fin du XIe siècle. Il devient prêtre, puis décide de se retirer du commerce du monde. Accompagné par Pierre, un autre jeune prêtre, il part affronter l’épreuve de la solitude et du dénuement. Leur installation au cœur de collines boisées, entre Brive et Tulle, ne tarde pas à être remarquée, puis à susciter des vocations. Des disciples rejoignent bientôt leur ermitage, et Etienne décide d’élever, avec l’assentiment de l’évêque de Limoges, un premier monastère. La communauté s’agrandissant, Etienne cherche alors à se placer sous la protection d’une grande maison, et se rend à la Grande-Chartreuse, où l’abbé Guigues lui conseille de se tourner vers l’ordre de Cîteaux. On fait alors venir des moines de l’abbaye de Dalon, en Bas-Limousin, pour préparer Obazine à vivre sous le régime de règles sévères. Pendant ce temps, un monastère est construit pour les nombreuses femmes qui viennent à Obazine se vouer à la prière et à Dieu. En 1142, l’évêque de Limoges se rend sur place pour consacrer les deux monastères. Etienne est désigné abbé, mais sa soif d’accroître la gloire de Dieu ne s’étanche pas pour autant. Il part en effet construire deux monastères, à Bonnaigue et au Pestre (canton de Pleaux en Corrèze), ce dernier transféré à la Valette après quelques années. D’autres suivront, aux diocèses de Cahors, Saintes et Angoulême, et de nombreuses granges permettant d’assurer l’indépendance économique des communautés monastiques. En 1147, Etienne se rend à Cîteaux, où séjourne aussi le pape, et obtient l’affiliation de son monastère d’Obazine à l’ordre cistercien, malgré des réticences dues à l’existence du couvent de femmes du Coyroux. Un nouveau monastère, qui est l’édifice actuel, est commencé en 1156 et consacré, semble-t-il, en 1176. Etienne n’en verra pas l’achèvement, puisqu’il meurt en 1159 à Bonnaigue, le transport de sa dépouille vers Obazine provoquant de grandes manifestations de piété populaire.
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